L’Alliaire : plante antiseptique, anti-inflammatoire et riche en Vitamine C
Provenance et Description de l’Alliaire
Le printemps est là, bon nombre de plantes sauvages pointent le bout de leurs tiges ça-et-là. Le confinement est propice à l’observation de la nature généreuse qui nous entoure. De véritables trésors se trouvent juste sous nos yeux, encore faut-il être capable de les reconnaître. Nous allons vous présenter l’alliaire, couramment appelée « l’herbe à l’ail ».
On la rencontre dans toute l’Europe, jusqu’à 800m d’altitude. Elle affectionne les sols plutôt calcaires. Rudérale, on la retrouve le long des haies, au pied des murs, dans les clairières et les endroits frais et ombragés. Elle partage souvent l’espace avec des plantes comme l’ortie ou le gratteron. Elle peut développer de véritables stations et devenir envahissante.
Reconnaître l’Alliaire
Pour la reconnaître : des feuilles cordiformes (en forme de cœur). Risque de confusion possible avec la feuille de violette, qui présente un bord régulièrement crénelé. Les bords des feuilles de l’alliaire officinale sont quant à eux irrégulièrement ondulés. Et surtout, elles dégagent une odeur subtile d’ail une fois qu’on les froisse bien entre les doigts, ce qui lui vaut son nom !
Botaniquement, l’alliaire n’a aucun rapport avec l’ail. Elle n’appartient pas à la famille des Amaryllidacées (famille de l’ail, la ciboulette, l’oignon) mais bien aux Brassicacées (la famille des choux, du radis et de la moutarde). L’alliaire est une plante bisannuelle, c’est-à-dire qu’elle effectue son cycle de vie sur deux années :
La première année, la graine germe et les premières feuilles (à long pétiole) apparaissent et se développent tout l’été jusqu’à l’hiver.
La deuxième année, au printemps (avril-mai) apparaissent des tiges (20 à 90 cm), portant aux extrémités de petites fleurs blanches à 4 pétales en croix. Les feuilles portées par les tiges voient leurs bouts plus pointus que les feuilles basales, et sont presque sessiles (sans pétiole). Rapidement, les premiers fruits apparaissent, il s’agit de siliques (sorte de gousses qui renferment de minuscules graines disposées de part et d’autre d’une membrane).
Les fruits demeureront sur la plante toute l’année et au-delà, jusqu’à dessèchement complet de celle-ci.
Peut-on manger L’Alliaire ?
L’alliaire est une plante comestible, on peut goûter à toutes ses parties ! Commençons par ses racines : on les récolte à l’automne de sa première année de vie, c’est-à-dire avant que la plante ne développe ses tiges portant les fleurs et fruits. La racine blanche de l’alliaire à l’instar du raifort ou du wasabi formera un excellent condiment à la saveur piquante (finement râpée ou mixée à tartiner).
Les Bienfaits de l’Alliaire
Les feuilles sont riches en
vitamine C. Elles possèdent une odeur volatile proche de l’ail (présence
d’huile essentielle). Leur saveur se rapproche de l’ail et du chou, avec une
légère amertume. On peut les consommer tout au long de la vie de la plante. Les
jeunes feuilles sont les plus tendres, et cueillies au pic du soleil elles
seront plus aromatiques. Les fleurs printanières sont comestibles et peuvent
être mêlées à la cueillette. Feuilles et fleurs pourront être finement hachées
et consommées crues pour relever une salade, préparées en pesto, ou simplement
pour parfumer du beurre. On peut aussi blanchir les feuilles quelques instants
pour limiter l’amertume et l’incorporer à un plat.
Par aillleurs, les tiges sont aussi un régal à croquer, leur saveur est plus douce et sucrée que celle des feuilles.
On utilise les graines (récoltées sur les plantes sèchées sur pieds, en général au printemps qui suit son cycle de vie) pour faire une sorte de moutarde. Elles ont une saveur âcre et légèrement piquante. On peut aussi frire les siliques pour les servir en amuse-bouche pour l’apéritif.
Enfin, la saveur piquante caractéristique est due à la présence de glucosinolates tels que la sinigrine (généralement sous forme de sel de potassium). Au contact d’une enzyme (myrosinase), les glucosinolates s’hydrolysent pour donner des composés volatils soufrés responsables du goût piquant (idem pour la moutarde et le raifort).
Le soin par l’Alliaire : une plante médicinale
Soigner les blessures avec l’Alliaire
L’alliaire est antiseptique et
vulnéraire, c’est-à-dire propre à la guérison des blessures et des
plaies. Pour cela, on cueille l’ensemble des parties aériennes au printemps, on
les écrase en boule entre les doigts et on la frotte sur la plaie de manière à
mettre en contact direct le suc frais et la lésion.
Ses propriétés
D’une part, la plante renferme des glucosinolates (hétérosides azotés et soufrés), une huile essentielle, des enzymes et de la vitamine C. Mais attention : seule la plante fraîche sera digne d’intérêt, les bienfaits de l’alliaire disparaissant au séchage !
D’autre part, l’alliaire possède les mêmes propriétés qu’une autre brassicacée : le sisymbre officinal (Sisymbrium officinale, communément appelé Vélar, Erysimum ou Herbe aux chantres), qui pousse sur les mêmes types de sol mais plus tardivement.
Comment utiliser l’Alliaire ?
Contre les inflammations buccales
On emploie le suc frais en tant qu’anti-inflammatoire des muqueuses buccales, pharyngées et laryngées. Pour traiter une mucite, on pourra mâcher directement la plante puis la recracher, et répéter cette opération à volonté sur la journée. On pourra aussi faire des bains de bouche d’une infusion de plante fraîche (voir le mode de préparation ci-après).
Pour les bronches encombrées
spécifiquement, on pourra réaliser un sinapisme : il s’agit d’une
forme de cataplasme à partir d’un broyat des graines. Les glucosinolates
qu’elles contiennent, après hydrolyse enzymatique, libèrent des composés
soufrés volatils aux propriétés rubéfiantes et expectorantes.
Sinon, on pourra réaliser une
infusion de plante fraîches : on verse 1L d’eau frémissante non
bouillante sur 30g de plante, on laisse infuser 10 à 15 minutes avant de
filtrer. On boira la préparation en 3 fois, entre les repas.
Si on veut préparer un remède
qu’on puisse conserver et utiliser tout au long de l’année, on privilégiera
dans ce cas la forme teinture-mère de la plante fraîche : pour cela
on cueille au printemps les parties aériennes, on les place dans un bocal
(plantes bien tassées), et on recouvre d’un alcool à 70° au minimum. On laisse
au moins 15 jours en macération en agitant quotidiennement le bocal. On
comptera ensuite l’équivalent de 30 gouttes 3 fois par jours jusqu’à
amélioration des symptômes. Cette forme ne convient pas aux personnes pour
lesquels l’alcool est contre-indiqué.
Calmer les maux de gorge
Par voie interne, on traitera l’enrouement,
l’extinction de voix, la laryngite, la pharyngite. Et si l’infection se
localise au niveau de bronches, avec production de mucosités et une toux
sifflante, ses propriétés expectorante et mucolytique en feront une
bonne alliée qu’on combinera au bouillon blanc, au lierre terrestre, à
l’eucalyptus ou encore à l’aunée.
Soulager les problèmes ORL
Pour traiter les troubles ORL précités, une forme sirupeuse de plante fraîche est intéressante. En pratique, on recouvre la plante fraîchement cueillie et broyée avec du sucre, du sirop simple ou du miel. On patiente 24 heures, on filtre la préparation et on utilise directement la solution sucrée gorgée du suc de la plante, à raison d’une cuillère à café 3 à 4 fois par jour (cette solution ne convient pas aux personnes diabétiques).
Rétablir une flore intestinale saine
Par ailleurs, l’alliaire est diurétique(adjuvante des traitements des œdèmes et de la rétention liquidienne
tissulaire). Enfin, ses propriétés antiseptiques permettent à cette
plante-aliment au même titre que le thym, le serpolet, l’origan d’affaiblir
la flore intestinale pathogène au profit d’une flore commensale saine.
Vous avez sans doute
déjà entendu parler de cette plante-remède, certains parmi vous la connaissent
même très bien…Il s’agit de la chélidoine ou Chelidonium majus.
En grec, « chelidôn »
signifie « hirondelle ».
Dans la médecine populaire médiévale, on disait que cette plante poussait à
l’arrivée des hirondelles et que ses fleurs fanaient à leur départ. On la nomme
aussi « l’herbe aux verrues » car l’application locale du latex jaune
orangé qui s’écoule de ses tiges coupées permet de venir rapidement à bout de
la plupart des verrues. Un autre nom populaire pour cette jolie plante
printanière est « la grande éclaire » puisqu’on utilisa longtemps le
latex dilué ainsi que les feuilles en décoction en ophtalmologie pour traiter
certaines atteintes de la cornée.
Pour l’identifier au jardin :
La chélidoine est une plante
vivace, herbacée (20 à 80cm de haut), très commune en France. Rudérale, on la
retrouve souvent le long des murs ou dans les décombres, les friches, jusqu’à
1700m d’altitude. Elle affectionne les sols azotés et riches en calcaire. Elle
appartient à la famille des Papavéracées (coquelicot, fumeterre, etc.). La tige
cylindrique est creuse, cassante et hérissée de poils épars ; elle
renferme un latex jaune orangé corrosif qui s’oxyde à l’air et brunit en
séchant. Les feuilles à la base présentent un pétiole a contrario des
feuilles au sommet qui sont sessiles. Les feuilles sont molles, profondément
découpées en 5 à 7 segments ovales à marge ondulée. La face inférieure des
folioles est vert glauque, on observe quelques poils épars tandis que la face
supérieure est glabre.
Dès le mois d’avril débute la
floraison, qui se poursuivra jusqu’en octobre voire parfois jusqu’en hiver. La
fleur comporte 4 pétales jaunes et de nombreuses étamines. Le fruit est une
capsule allongée de 3 à 5cm, renfermant de minuscules graines noires disposées
sur deux rangs.
Que renferme la chélidoine ?
La chélidoine renferme de
nombreux alcaloïdes isoquinoléiques (chélidonine, sanguinarine, coptisine,
chélérythrine, berbérine) ainsi que de
la spartéine. Ces nombreux alcaloïdes sont plus ou moins concentrés dans la
plante (de 0,3 à 1,3% dans les parties aériennes et jusqu’à 3% dans la racine).
La plante renferme également des flavonoïdes et des caroténoïdes responsables
de la couleur des pétales.
Les alcaloïdes contenus dans la
chélidoine rendent cette plante toxique (hépatotoxique entre autres) !
Bien que classée sur la liste A des plantes médicinales dans la Pharmacopée
française, la médecine moderne déconseille fortement l’usage de la chélidoine
par voie orale, du fait de son caractère toxique.
À quoi peut-elle bien servir ?
La chélidoine est une très bonne
plante médicinale, dès lors qu’on en fait un usage subtil et parcimonieux, et surtout
tant qu’on garde à l’esprit que cette plante puissante peut tout autant nous
soigner que nous empoisonner.
Débutons par quelque chose de
simple : l’application locale du latex pour traiter une verrue, un cor
ou un durillon.
Ce suc jaune-orangé développé par la plante semble être un mécanisme de défense du végétal pour contrer ses divers ennemis : herbivores, micro-organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons).
Application locale :
Il suffit de couper une tige, le suc jaune-orangé s’écoule alors de lui-même. On vient tamponner la verrue avec la section de la tige, sans déborder sur la peau saine. Le latex de la chélidoine est corrosif, il contient des enzymes protéolytiques qui vont digérer progressivement les strates qui constituent la lésion. Par ailleurs, la chélidoine possède une activité antivirale et immunomodulatrice, ce qui permet de se débarrasser définitivement de la verrue. On renouvelle l’application 2 fois par jour jusqu’à disparition complète de la verrue. Et si vous avez à la maison une fiole d’huile essentielle de Ravintsara (excellent antiviral large spectre et immunostimulant), alors vous pourrez alterner entre l’application du suc frais et d’une goutte d’HE de Ravintsara. Cette méthode convient, même aux enfants, dès l’âge de 3 ans.
N.B. : Il conviendra toujours de cueillir un morceau de tige juste avant chaque nouvelle application. Toutefois, si vous n’avez pas de la chélidoine à profusion au jardin, il sera possible d’en cueillir une belle partie et de la conserver durant 2 jours au réfrigérateur en vue d’une cueillette ultérieure.
Aussi, la composition du latex
varie au fil des saisons. Les meilleurs moments pour la récolter sont au mois
d’avril (concentration la plus forte en principes actifs) ou juste au moment où
les fruits apparaissent dans l’été. Le reste du temps, vous pourrez tout de
même l’employer, néanmoins la durée du traitement sera sans doute rallongée de
quelques jours ou semaines.
Autres usages :
Passons à présent aux autres bienfaits de la chélidoine. Il s’agit d’une plante tonique amère. Cholérétique et antispasmodique (mis en évidence chez l’humain), elle est recommandée pour traiter les troubles hépato-biliaires, les spasmes biliaires et/ou intestinaux et soutenir les intestins paresseux qui ont du mal à digérer les repas gras. Légèrement analgésique (démontré chez l’humain), elle permet aussi prévenir et traiter un début de migraine d’origine digestive. (1)
Pour toutes ces indications, le
mot d’ordre sera « une utilisation
ponctuelle », un à trois jours de prise puis arrêt. On
cueillera les parties aériennes au printemps, qu’on fera sécher (la plante
fraîche étant trop toxique). On pourra faire une tisane : compter une
cuillère à soupe de plante par tasse. Bouillir 3 min puis infuser 10 minutes
avant de filtrer. Compter 2 tasses par jour, à boire avant les principaux
repas. Le fait d’employer la plante en mélange et non seul permettra de
prolonger la prise de quelques jours (sans dépasser une semaine toutefois).
Ainsi, si ce sont des spasmes intestinaux qu’on ciblera, on pourra combiner la
chélidoine à la menthe poivrée, la mélisse ou la matricaire (d’autant plus que
le goût de la chélidoine n’est pas très agréable). Pour des migraines d’origine
hépatique, on pourra combiner la chélidoine à la partenelle. Enfin, pour des
troubles biliaires, on pourra l’associer au boldo et la fumeterre.
La prise de chélidoine par voie
orale sera contre-indiquée aux femmes enceintes ou allaitante, aux enfants,
ainsi qu’aux personnes atteintes d’hépatite, de cirrhose ou toute autre situation
d’inflammation/souffrance hépatique.
Il existe un moyen de bénéficier du pouvoir thérapeutique de la chélidoine en s’affranchissant de sa toxicité potentielle. Il suffit pour cela de réaliser une dilution importante d’un extrait de cette plante : à partir d’une dilution homéopathique au D3 (dilution au 1/1000ème d’une teinture-mère de chélidoine), la concentration des molécules toxiques devient trop faible pour porter préjudice à son utilisateur. La prise du remède à partir d’une dilution D3 pourra se faire de manière prolongée de façon à travailler en profondeur sur un terrain sans risquer d’abîmer son foie !
Par Benjamin Delfaut
La Fumeterre
Nul besoin
d’aller très loin pour mettre le nez sur des plantes
médicinales ! Nous vous présentons aujourd’hui la fumeterre. Au fond
du jardin, sur un talus, un tas de pierre ou contre un mur, vous y trouverez
certainement de beaux spécimens de cette plante bienfaitrice. Alors, ne la
piétinez plus et préservez-la ! Elle a tant de vertus.
Zoom sur la Fumeterre :
Fumaria sp.
Fumaria officinalis L. est désormais incluse dans la famille des Papavéracées (dont font partie le coquelicot et la chélidoine). Le nom du genre Fumaria dérive de l’allemand « Edraute » qui signifie « Rue des champs » et par glissement a donné « Edrauch » qui signifie « Fumée de terre ». Il s’agit d’une petite plante herbacée annuelle (30 à 80cm), cosmopolite des décombres. En France, elle apparaît au mois de février. Sa racine est pivotante et de taille bien inférieure aux parties aériennes ; sa tige, dressée ou rampante, est frêle et délicate : on a vite fait d’arracher la fumeterre par mégarde ! Les feuilles sont alternes et divisées, de couleur vert glauque. On constate deux saisons de floraison : une au printemps (mars à mai), la seconde à l’automne si les conditions le permettent. Les fleurs sont regroupées en grappes à l’extrémité des tiges : elles sont rose clair, marqué de pourpre foncé voire de brun au sommet. Les fruits sont de minuscules capsules ovoïdes. Toute la plante dégage une légère odeur âcre. La fumeterre a une saveur amère qui a tendance à s’accroître au séchage.
Que renferme la fumeterre ?
En médecine, on emploie l’ensemble des parties aériennes fleuries.
La fumeterre renferme une forte teneur en sels minéraux (potassium) lui conférant une action diurétique. Elle contient aussi des tanins (astringence), des flavonoïdes (rutoside, isoquercétine), de l’acide fumarique et des acides-phénols qui vont participer à l’amertume de la plante. On retrouve de très nombreux alcaloïdes (près d’une centaine décrits au travers des différentes espèces de fumeterre) qui sont titrées à près de 0,3% du totum de la plante ; l’alcaloïde principal étant la protopine.
À quoi peut-elle bien servir ?
L’amertume de la fumeterre
(notamment en infusion des parties aériennes séchées) permet de stimuler
l’appétit chez les convalescents (plante apéritive). Elle stimule
l’ensemble des sécrétions digestives, principalement lorsque celles-ci font
défaut : salivation, sucs gastriques, bile. Dans ce cas, prendre une tasse
concentrée d’infusion 20 à 30 minutes avant de se mettre à table.
La fumeterre est amphocholérétique : cela signifie qu’elle est régulatrice du flux biliaire. Elle permet de stimuler les sécrétions biliaires par les hépatocytes lorsque le flux est insuffisant, a contrario elle diminuera cette fonction sécrétrice pour s’opposer à un débit trop important ; et elle facilite l’élimination de la bile (cholagogue). Elle exerce une action antispasmodique, en particulier au niveau du sphincter d’Oddi qui contrôle l’évacuation tant de la bile que des enzymes pancréatiques dans la lumière intestinale qui permettra une bonne digestion. Elle est indiquée dans les troubles hépato-biliaires (spécialité Oddibil® disponible en pharmacie): boue biliaire, dyskinésie biliaire, insuffisance de sécrétion hépato-biliaire, troubles digestifs liés à la prise de psychotropes. Aussi, elle améliore cliniquement les migraines d’origine digestive. En cas de lithiase, la prudence s’impose pour ne pas risquer d’aggraver la situation. L’action de la fumeterre est relativement douce et harmonieuse sur le plan vésiculaire, elle ne sera pas aussi drastique que l’artichaut ou le radis noir. Toutefois, on évitera de la prendre en automédication dans le cadre d’une indication décrite ci-dessus, mais seulement après un avis médical favorable.
La fumeterre est aussi un bon diurétique,
elle sera indiquée dans les problèmes de rétention d’eau, ou en adjuvant
d’un traitement contre l’hypertension (aubépine, olivier).
La fumeterre est une excellente
plante pour réaliser une cure de drainage saisonnière !
L’expérience de l’usage
traditionnel nous apprend que la durée de prise de la fumeterre en fera varier
ses effets. En effet, si on la prend sur une dizaine de jours tout au plus,
alors elle agira comme un tonique (sur les troubles digestifs et sur l’état
général). Dans ces indications, on se limitera à des cures courtes, et on imposera
des pauses thérapeutiques d’au moins 15 jours entre deux fenêtres de travail.
Si on poursuit la prise au-delà
de 10 jours, alors la plante devient calmante (cela est dû principalement à ses
alcaloïdes). À ce stade, elle devient tout indiquée pour les
tempéraments agités, hypertendus (avec +/- une répercussion cardiaque de cette
agitation : arythmie, tachycardie). Elle conviendra particulièrement
lorsque le sujet sera pléthorique.
Sur une prise prolongée (minimum
1 mois) par voie interne et/ou externe (compresses imbibées de l’infusion qu’on
boit), elle soutiendra la fonction d’élimination de l’émonctoire peau, qui est
interdépendant du foie. Traditionnellement, on la recommande pour traiter les
prurits, le psoriasis, l’eczéma suintant et les dartres.
Comment l’employer ?
On peut employer la fumeterre à
l’état frais comme à l’état sec. Fraîches, les parties aériennes fleuries
devront être utilisées sans attendre. Une fois séchées rapidement au soleil par
temps sec ou sur des claies à l’ombre dans une enceinte contrôlée, les parties
aériennes fleuries peuvent se conserver à l’abri de l’humidité et de la lumière
durant au moins 2 ans. On infusera pendant 15 minutes, 5g de plante sèche ou
10g de plante fraîche pour 500mL d’eau frémissante. À boire en 3 fois avant les
repas. Si l’amertume est un frein, usez d’ingéniosité et combinez-là à la
menthe, la mélisse ou encore la matricaire.
On peut aussi réaliser une
teinture-mère de fumeterre (bonne extraction des alcaloïdes en milieu
alcoolique). On prendra l’équivalent de 30 gouttes 20 à 30 minutes avant les
principaux repas, d’une teinture-mère au D1 (dilution au 1/10ème
dynamisée après une macération de 3 semaines des plantes fraîches dans un
alcool à 80° minimum, 1 part de plante fraîche pour 2 parts d’alcool).
Par Benjamin Delfaut
Le Lamier Blanc
Quelle est
donc cette plante dont la tige et les feuilles ressemblent tant à
l’ortie piquante ? Il s’agit du lamier blanc, on l’appelle aussi
ortie blanche. Son nom botanique : Lamium album. Très commune en
France, elle affectionne les sols riches et bien drainés et on la retrouve
souvent dans les mêmes coins que l’ortie piquante (Urtica dioica,
Urticacées). Nous allons voir comment les distinguer assez facilement dans cet
article.
Botanique du Lamier blanc :
Lamium album
Il s’agit d’une plante herbacée vivace
qui a donné son nom à sa famille botanique : les Lamiacées. [Critères
d’identification des Lamiacées : une tige quadrangulaire, des feuilles
opposées et décussées, des fleurs en gueule de loup, le fruit est un tétrakène
(4 petites loges, chacune comportant un akène, c’est-à-dire un fruit sec
indéhiscent)].
Elle n’est pas aromatique lorsqu’on froisse ses feuilles, contrairement à ses cousines (menthe, thym, sarriette, lavande, etc.). Avant le début du printemps, pour distinguer l’ortie du lamier, il suffira d’observer l’insertion des feuilles sur la tige : l’ortie possède pour chaque feuille deux stipules à l’aisselle de la tige, sorte de petite feuille non développée en forme de languette. Le lamier quant à lui n’en possède pas. Pour les plus courageux, vous pouvez aussi tenter de froisser les feuilles : si rien ne se passe, vous êtes en présence du lamier (dont la feuille est duveteuse). Si à l’inverse cela vous irrite, c’est que vous avez devant vous l’ortie piquante : ses feuilles possèdent des petits poils urticants, de véritables aiguillons gorgés de molécules pro-inflammatoires.
Ensuite, du printemps jusqu’au début de l’été, le lamier blanc développe régulièrement le long des tiges de belles fleurs blanches. Elles se disposent à l’aisselle des feuilles en verticilles (au même niveau, en cercle autour de l’axe de la tige) par 6 à 15 fleurs. À ce stade, la plante peut mesurer de 30 à 90cm. L’inflorescence de l’ortie piquante est morphologiquement bien différente, vous ne pourrez pas vous tromper (grappe de minuscules fleurs).
Que contient le lamier blanc ?
Intérêt gustatif du lamier blanc :
Une omelette au champignons ou au lamier ?
Les feuilles du lamier blanc sont bonnes comestibles, un véritable légume-feuille à consommer sans modération ! Elles présentent une saveur subtile de champignon. Deux fois moins riche en protéines que l’ortie, le lamier en contient tout de même près de 20g pour 100g de plante sèche. On privilégiera les jeunes pousses printanières car elles seront plus tendres et savoureuses, d’autant plus si on les dégustera crues en salade. On les cuisinera volontiers en beignet ou en omelette ; également elles pourront aromatiser une soupe. Les fleurs sont un peu sucrées puisque riches en nectar.
Les parties aériennes fleuries du
lamier blanc renferment 0,3 à 0,5% de flavonoïdes (rutoside, tiliroside,
quercétine), des tanins, des hétérosides d’iridoïdes et séco-iridoïdes
(lamalbide, alboside A et B, caryoptoside), des saponosides triterpéniques, des
acides phénols (acide chlorogénique, lamalboside, verbascoside, acide
coumarique) et des alcaloïdes (2%, stachydrine).
Propriétés et indications du lamier blanc :
En application locale, il permet
de lutter contre les desquamations, les pellicules ainsi que les
démangeaisons du cuir chevelu (plante sèche réduite en poudre dans un shampoing
solide fait maison, ou faire une infusion concentrée à appliquer en lotion de
rinçage).
En bain de siège, il permet de traiter
la leucorrhée (rôle antibactérien des flavonoïdes). Pour cela, on comptera
100g de lamier à macérer toute la nuit dans 3L d’eau. Le lendemain, réchauffer
et procéder au bain du siège. L’eau du bain doit recouvrir les reins. Cette eau
pourra être réchauffée et utilisée encore deux fois.
Par voie interne, il facilite
les fonctions digestives, soulage les douleurs hépatiques et vésicales (anti-inflammatoire,
eupeptique, antidiarrhéique). Diurétique, il favorise l’élimination
urinaire. On l’utilise aussi en tant qu’adjuvant dans les inflammations de
la prostate.
Par ailleurs, les flavonoïdes et
les saponosides du lamier blanc en font un excellent expectorant. Il
sera un bon remède des encombrements bronchiques en fluidifiant les
mucosités et permettant une meilleure respiration.
On pourra préparer une
teinture-mère à partir des plantes fraîches du jardin. On prendra dans ce cas
30 gouttes 3 fois par jour à diluer dans un peu d’eau à prendre à distance des
repas.
On pourra tout aussi bien préparer des tisanes de lamier blanc : compter au moins 30g de plante fraîche pour 750ml d’eau frémissante et infuser 15 minutes avant de filtrer.
Lamier pourpre
N.B. : Seul le lamier blanc (Lamium album) a été vraiment étudié et bénéficie d’une monographie de contrôle et d’indications officielles. Toutefois, les constituants des autres lamiers étant plutôt proches de ce dernier, on pourra tout aussi bien substituer le lamier blanc par un autre lamier : lamier pourpre (Lamium purpureum), lamier jaune (Lamium galeobdolon), etc. De même, tous les lamiers sont comestibles.
Lamier jaune
Par Benjamin Delfaut
Le Lierre Terrestre
Le lierre terrestre (Glechoma hederacea) est aussi appelé
« rondette » ou « couronne de terre ». Cette plante, bien
qu’abondante et commune, demeure méconnue.
Connaître et reconnaître le Lierre Terrestre
Petite plante vivace herbacée affectionnant les milieux humides et ombragés (sous-bois frais), elle appartient à la famille des Lamiacées (comme la menthe, la mélisse, la sauge, etc.). Il s’agit d’une plante rampante, tapissante, facilement envahissante. En effet, la plante assure son développement au sol au moyen de « stolons », tiges rampantes aériennes lui permettant de parcourir de grandes distances. C’est à cette caractéristique qu’on lui attribue son nom « hederacea », lui-même dérivant de « Hedera » qui désigne le lierre. Mais ces deux plantes demeurent botaniquement bien différentes. Au printemps, des rameaux dressés se développent : ils ne dépassent pas 30 à 40 cm de hauteur. La tige quasiment glabre est à section carrée, les feuilles pétiolées sont opposées par paire et décussées. Les feuilles à la base sont en forme de rein, les feuilles plus hautes sont en forme de cœur. Elles sont vert foncé luisant, légèrement duveteuses et aromatiques lorsqu’on les froisse. Cette odeur agréable rappelle la menthe, le citron, le cassissier et l’humus. Le bord des feuilles est régulièrement crénelé arrondi. Des fleurs apparaissent par 2 ou 3 au niveau des nœuds : elles sont dites en gueule de loup, à deux lèvres d’un beau bleu violacé, la lèvre supérieure est tachetée de pourpre. La floraison est abondante du printemps jusqu’en juin, mais peut s’étendre jusqu’à l’automne si le climat le permet. Plante riche en nectar et peu en pollen, elle est très prisée des abeilles.
Fleurs de lierre terrestre Glechoma hederacea
Que contient-t-il ?
Au moment de la floraison, on récolte
les parties aériennes. Elles renferment des sesquiterpènes (glechomafurane), des
triterpènes (acide ursolique et dérivés) des flavonoïdes (hétérosides
d’apigénine, de lutéoline, de chrysoériol), du β-sitostérol, de l’acide octadécadiénoïque
ainsi qu’une huile essentielle (pinocamphone). Le totum possède des
propriétés anti-inflammatoires, expectorantes, astringentes et asséchantes des
muqueuses notamment ORL.
Que traite-le Lierre ?
Lorsque les muqueuses ORL sont inflammées, congestionnées et surtout engorgées de sécrétions de mucus, alors le lierre terrestre sera pleinement indiqué. En combinaison au plantain (Plantago lanceolata ou Plantago major), ce duo de choc pris par voie interne asséchera le trop de sécrétion notamment en cas de rhinite/sinusite allergique, ou encore en cas d’otite séreuse.
Par ailleurs, il soulagera la
toux, aussi bien une toux quinteuse d’irritation (en association par
exemple avec de la mauve ou Malva sylvestris et du coquelicot ou Papaver
rhoeas) qu’une toux productive avec difficulté à expectorer (en
association par exemple avec du bouillon blanc ou Verbascum thapsus et
du marrube blanc ou Marrubium vulgare).
Son pouvoir astringent et
asséchant lui permet de traiter les leucorrhées chez la femme, souvent
en association au lamier (Lamium album est le plus étudié, mais Lamium
purpureum ou Lamium galeobdolon conviennent aussi).
Enfin, comme la plupart des
plantes de la famille des Lamiacées, elle est une plante qui facilite la
digestion (antispasmodique, anti-inflammatoire).
Par voie externe, on l’emploie
traditionnellement en cataplasme comme vulnéraire pour traiter les contusions
non ouvertes.
Comment le préparer à la maison ?
C’est une plante idéale à employer
à l’état frais, car ses bienfaits s’effacent rapidement au séchage. Une fois
les parties aériennes en fleurs cueillies, vous pouvez :
Préparer une teinture-mère de plantes fraîches
(50g de plante fraîche à recouvrir de 100 ml d’un alcool à 80°, macérer 3
semaines en agitant tous les jours, filtrer, diluer au 1/10ème la
préparation obtenue). Prendre 3 fois 50 gouttes par jour à distance des repas.
Préparer une infusion de plantes fraîches
(infuser 15 minutes environ 20g de plante dans 750 ml d’eau, à boire sur la
journée entre les repas).
Le Lierre dans l’assiette ou dans le verre…miam miam!
Crues dans les salades, cuites dans les soupes ou les sauces, ou encore pour aromatiser un dessert, les jeunes feuilles du lierre terrestre sont comestibles ! Idéalement, à récolter avant la floraison.
Jadis, on utilisa le lierre
terrestre lors de la clarification de la bière pour l’aromatiser, avant d’employer
le houblon. Avis aux brasseurs amateurs, pourquoi ne pas tenter
l’expérience ?
Par Benjamin Delfaut
Le Trèfle des près
Trifolium pratense
Vous
reconnaissez très certainement cette plante, très commune partout en France et
dans l’ensemble de l’hémisphère Nord. On la croise aussi bien dans les bois, en
lisière, dans les prairies, que dans les zones cultivées, en plaine comme en
altitude. Plante vivace dont la feuille est trifoliée (composée de 3 folioles),
chaque foliole étant en forme d’ellipse, de couleur verte avec parfois une
sorte de tâche blanchâtre caractéristique sur le dessus. Les fleurs sont
regroupées au sommet de la tige en une inflorescence globuleuse. Les pétales
sont soudés, rosés/violacés au sommet et blancs à la base. L’inflorescence est
entourée de stipules en pointe élargies des feuilles supérieures. N’avez-vous
jamais goûté au nectar sucré de ces fleurs ? Souvenir d’un subtil plaisir
enfantin pour certains…
On l’appelle trèfle commun, trèfle rouge, trèfle des près, trèfle violet, miel des près ou encore herbe à vache. Les botanistes, quant à eux, l’appellent Trifolium pratense L. Elle appartient à la famille des Fabacées (légumineuses).
Un concentré de nutriments et d’anti-oxydants!
Utilisée largement comme plante fourragère, elle demeure peu exploitée pour l’alimentation humaine. Et pourtant ! Elle renferme 12 à 15% de protéines, dont des acides aminés essentiels. À cela, on ajoute un cocktail de vitamines : provitamine A, B1, B3, C, E, K. Cette plante est une excellente reminéralisante : on y retrouve du potassium, du calcium, du magnésium, du phosphore ainsi qu’un large éventail d’oligo-éléments (zinc, fer, chrome, cuivre, sélénium, cobalt, bore, manganèse). Enfin, des polyphénols antioxydants puissants viennent compléter le tableau (quercétine, isoflavones). On peut manger l’ensemble de la sommité fleurie ainsi que les jeunes feuilles, aussi bien fraîches que séchées et pulvérisées, à saupoudrer dans les plats. Rien de tel pour recharger les batteries ! À combiner pourquoi pas à l’ortie piquante ou encore la prêle.
Du côté médicinal, qu’en dit-on ?
Cette plante trouvera toute son
utilité chez les organismes épuisés et déminéralisés. À la fois diurétique et
décongestionnante de l’ensemble du réseau lymphatique (vaisseaux
lymphatiques et ganglions, grâce à la présence de dérivés coumariniques), elle
permettra de stimuler le drainage en profondeur des diverses toxines qui
peuvent engorger l’organisme : déchets cellulaires, médiateurs de l’inflammation,
toxines bactériennes, etc. C’est sur le long terme qu’elle se révèlera la plus
efficace. On pourra la préconiser en traitement de fond notamment en cas de
terrain inflammatoire chronique (maladie auto-immune, sujet sédentaire avec
alimentation trop riche, etc.).
Bien qu’absent des Pharmacopées
Européenne et Française, le trèfle des près renferme des flavonoïdes originaux :
des isoflavones (biochanine A, trifoside et formononétine, qui sont eux-mêmes
des précurseurs de la génistéine et la daidzéine). Ces molécules sont des
phyto-œstrogènes, c’est-à-dire qu’elles miment l’effet des œstrogènes dans
l’organisme en se fixant sur leurs récepteurs. Le trèfle est recommandé notamment lors de la ménopause chez la femme,
afin d’en atténuer les symptômes au moyen du rééquilibrage de la balance
hormonale, ainsi que pour prévenir l’ostéoporose. En l’absence de données
cliniques fiables (preuve de l’efficacité non démontrée car essais
contradictoires), cette indication ne repose que sur l’usage traditionnel.
On contre-indique le trèfle rouge
chez la femme enceinte ou allaitante, en cas d’hyperœstrogénie ainsi que chez les
femmes ayant eu des antécédents de cancer hormono-dépendant (de même que pour
le soja). De par la présence en faible
quantité d’une huile essentielle contenant du salicylate de méthyle (effet
aspirine-like), on évitera par mesure large de précaution d’employer le trèfle
rouge en même temps que des anticoagulants ou de l’aspirine.
Comment l’utiliser ?
On pourra préparer simplement des
infusions à partir des sommités fleuries : on comptera 2 c. à soupe de
plante sèche (ou 4 c. à soupe de la plante fraîche) par tasse de 200 ml,
infuser 10 minutes dans une eau frémissante, boire à raison de 3 tasses par
jour, entre les repas.
On pourra également préparer une teinture-mère de trèfle rouge et en consommer 100 à 150 gouttes par jour, entre les repas.
Point sur la recherche :
Bien que placées au centre de
préoccupations de sécurité concernant leur potentiel à promouvoir la croissance
des cellules cancéreuses hormono-dépendantes, les isoflavones du trèfle rouge
et du soja ne font pas l’unanimité parmi les équipes de recherche. Testées en
laboratoire sur des lignées cancéreuses humaines (1), les isoflavones du trèfle
rouge et du soja ne semblent non seulement pas favoriser la croissance
tumorale, mais en plus elles induiraient une diminution de la prolifération
cellulaire, une augmentation de l’apoptose (= processus de mort cellulaire)
ainsi qu’un arrêt du cycle cellulaire. La nature est pleine de surprise!
Chez l’homme, il semblerait que
les isoflavones du trèfle rouge puissent avoir un rôle bénéfique dans la
prévention et le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Cependant, le niveau de preuve demeure faible à l’heure actuelle, puisque les seuls
essais conduits étaient des tests in
vitro ou in vivo chez la souris.
Par ailleurs, des études préliminaires dans le domaine de l’oncologie semblent mettre en évidence un effet préventif (non pas curatif) du développement de cancer de la prostate chez l’homme. Là encore, les recherches n’ont pas dépassé le stade in vitro, le chemin est encore long avant d’escompter valider une quelconque indication dans ce domaine.
Par Benjamin Delfaut
(1) Reiter, E., Gerster P., Jungbauer A. Red clover and soy isoflavones – an in vitro safety assessment. Gynecological Endocrinology : the official journal of the International Society of Gynecological Endocrinology. 2011, 12, pp.1037-42. PMID : 21801124
L’Eschscholtzia
Reconnaissez-vous cette plante qui arbore des fleurs d’un jaune orangé resplendissant ?
Quelques indices façon jeu télévisé : je suis une plante herbacée annuelle (sous nos latitudes, mais bisannuelle si climat plus doux) au feuillage finement découpé et au teint léger vert bleuté. J’appartiens à la famille des Papavéracées, je suis donc une cousine du coquelicot ou encore de la chélidoine. Originaire des plaines et zones côtières de la Californie, j’affectionne les terrains secs, arides et sablonneux ainsi que…le soleil ! Désormais largement cultivée dans les parcs et jardins comme plante ornementale, je suis plutôt facile à vivre et d’entretien. Et si je m’y plais, j’ai même tendance à devenir envahissante. Dès le printemps et ce jusqu’au mois d’octobre, je vous présente mes fleurs au teint orangé vif, chacune comportant 4 pétales en coupe évasée. Mais celles-ci demeureront obstinément fermées en l’absence de soleil.
Mon petit nom ? Je suis le pavot de Californie ! On m’appelle aussi l’eschscholtzia (Eschscholzia californica Cham.) en hommage au botaniste russe Eschscholtz (1793 -1831) qui m’a décrit au XIXème siècle lors d’une expédition dans l’Ouest américain. Mais saviez-vous que je suis également une plante médicinale ? Usage traditionnel : Dans la médecine traditionnelle amérindienne, on employait la racine du pavot de Californie par voie locale ou ses parties aériennes par voie orale pour traiter localement les douleurs dentaires ainsi que les maux de tête.
Eschscholtzia californica
Propriétés et indication de la plante :
De nos jours, le pavot de Californie est utilisé par voie orale pour traiter l’anxiété et les états de nervosité. Administré en fin de journée et le soir, il est indiqué comme sédatif dans le traitement des difficultés d’endormissement de l’adulte et de l’enfant (à partir de 6-7 ans généralement).
Composition chimique de la plante :
L’eschscholtzia renferme de nombreux alcaloïdes (californidine, eschscholtzine, protopine, sanguinarine, etc.). Ces molécules sont vraisemblablement responsables de la majeure partie de son activité. Néanmoins, lorsqu’on les administre de manière isolée, ces molécules s’avèrent peu actives voire inactives. Il faut prendre l’ensemble de l’extrait végétal pour obtenir un effet significatif. Elle renferme aussi des phytostérols ainsi que des flavonoïdes et des caroténoïdes qui lui confèrent la couleur caractéristique de ses fleurs.
Représentation chimique de la californidine
On récoltera les parties
aériennes fleuries, si possible au début de la saison de floraison
(avril/mai/juin) car la plante exprimera le plus de principes actifs durant
cette période.
Comment préparer ce remède ?
La meilleure manière de préparer
l’eschscholtzia est sans doute de réaliser un extrait hydro-alcoolique
(meilleure extraction des alcaloïdes). Prélevez pour cela les parties aériennes
(fleurs, feuilles et tiges), coupez-les finement, versez-les dans un bocal et
recouvrez d’alcool.
Option n°1, à
privilégier : On prépare la teinture à partir de plantes fraîchement
cueillies. Dans ce cas, Comptez 200 mL d’un alcool à 80° minimum (une bonne eau
de vie, pas de l’alcool modifié pour désinfection!) pour 100g de plante
fraîche.
Option n°2, si pas d’alcool à
80° minimum à la maison: On commencera par faire sécher les
plantes. On comptera ensuite 250 mL d’un alcool à 50° (du rhum par exemple) à
verser sur 50g de plante sèche finement coupées.
Macérez 3 à 4 semaines au bord de
la fenêtre, en agitant tous les jours énergétiquement pour dynamiser la
préparation. Au terme de la macération, filtrez et pressez la matière végétale
pour en extraire le jus. Diluez au 1/10ème la solution obtenue (pour
cela comptez 1 part de la solution filtrée pour 9 parts d’eau, pensez à
dynamiser la solution ainsi diluée). Conditionnez dans un flacon en verre brun
et consommez cet extrait dans les 2 ans.
Pour la teinture-mère, prévoir
une dose de 30 à 100 gouttes par 24h pour un adulte, et adapter la dose selon le
poids de l’enfant. On répartira la dose journalière selon les besoins : au
fil de la journée pour traiter l’anxiété ou toute la dose en prise unique
environ 1 heure avant le coucher pour traiter les troubles du sommeil.
Enfin, si vous n’avez pas
d’alcool à disposition, vous pouvez choisir de réaliser des infusions. On
comptera environ 8g de plante sèche (ou le double si on infuse les plantes
fraîches) à infuser 10 à 15 minutes dans ½ L d’eau. On boira la préparation au
fil de la journée pour traiter l’anxiété et toute la quantité en fin de journée
pour traiter l’insomnie.
N.B. : Le pavot de Californie possède une saveur plutôt amère. Pour une préparation plus agréable, pensez à l’associer à des plantes aromatiques calmantes telles que la mélisse, la verveine ou encore la matricaire (que vous avez déjà peut-être au jardin).
Par Benjamin Delfaut
Le Plantain
Plantago lanceolata
Quelle est donc cette
plante, très commune de nos jardins, et si souvent piétinée ? « Une mauvaise herbe » dirons
certains, mais un remède formidable pour tous ceux qui sauront l’employer.
C’est bien sûr le plantain ! Ou devrait-on dire les plantains car il en
existe des centaines d’espèces à travers le monde. Nous traiterons ici d’une
espèce que nous avons identifiée au jardin, le plantain lancéolé ou Plantago lanceolata, mais tous
s’emploieront indifféremment pour traiter les mêmes bobos ! Alors vous
n’aurez qu’à utiliser celui que vous trouverez.
On reconnaît le
plantain lancéolé par ses feuilles allongées en forme de fer de lance et
disposées en rosette basale. Les feuilles comportent 3 à 7 nervures saillantes et presque
parallèles. Appartenant à la grande famille des plantaginacées, il s’agit d’une
herbacée vivace, ce qui signifie que cette plante est capable de résister à
l’hiver pour vivre plusieurs années.
Toute la
plante s’utilise en médicinal y compris la racine. Mais les feuilles en grand
nombre seront les plus faciles à récolter. On y retrouve des hétérosides
d’iridoïdes, des dérivés de l’acide caféique (verbascoside), des flavonoïdes,
des tanins et des terpénoïdes… Un vrai trésor de molécules anti-oxydantes et d’excellents
anti-inflammatoires.
Dès le printemps, les
inflorescences (= ensemble de fleurs) en épi au bout d’une longue hampe (photo
ci-contre) surgiront et se succéderont
tout l’été jusqu’au mois de novembre ! Ce qui rendra le plantain
lancéolé bien plus facile à identifier dans les parcs et les jardins. N’avez-vous
donc jamais tenté de lancer des « projectiles » en réalisant une
boucle avec la tige et en tirant d’un coup sec, l’épi glissant dans l’anneau
ainsi formé ?
Que renferme cette plante ?
Les feuilles de plantain renferment
aussi des mucilages, un enchaînement de sucres : au contact de l’eau
contenue dans les fluides biologiques tels que la salive, ils vont former une
sorte de gel humectant et protecteur… effet adoucissant garanti !
Et ça traite quoi ?
Une coupure ? Une égratignure ?
Une piqûre d’insecte ? Il suffit de prélever quelques feuilles
fraîches et les frotter intensément sur la lésion en prenant soin d’écraser la
matière végétale. On peut aussi mettre les feuilles en bouche, les mâcher pour
en extraire le jus, et recracher la boule végétale pour la frotter sur la
lésion ou l’appliquer en cataplasme, à renouveler.
En
bain de bouche, le plantain soulagera aussi les aphtes et inflammations
des gencives. Pour cela, on réalisera une infusion de 10 minutes de 2 à
3g de plantes sèches pour 250 mL (doubler la quantité pour des feuilles
fraîches). Gargariser à volonté sur la journée.
Cette
même infusion (750 mL à 1L/jour) fera un excellent remède anti-inflammatoire et anti-infectieux de la sphère respiratoire :
pharyngite, toux sèche, rhume, bronchite, asthme chronique. Aussi, son action
anti-histaminique sera utile pour traiter les rhinites allergiques.
Enfin,
le plantain agira au niveau digestif pour traiter la gastrite et le reflux gastro-œsophagien.
Pour ceux qui ne souhaitent pas
la consommer en tisane, pensez à préparer d’autres formes comme une teinture-mère. Pour cela, il suffit de
verser des feuilles fraîches dans un bocal. Recouvrir les feuilles d’un alcool
fort (45° environ, type vodka ou gin) et laisser macérer derrière la fenêtre au
moins 30 jours en agitant le bocal chaque jour. Une fois filtrée, la
préparation peut être diluée au 1/10ème (une part du liquide obtenu
pour 9 parts d’eau) et réservée dans un flacon en verre brun. Cette préparation
se conserve bien dans le temps (plusieurs années). Pour sa consommation, on
comptera environ 30 gouttes 2 à 3 fois par jour pour un adulte. Pour les
enfants, privilégier la forme tisane ou sirop.
Et sinon, le plantain ça se mange ?
Bien sûr ! Les feuilles de plantain constitueront une bonne salade sauvage, et surtout un excellent reminéralisant (calcium, phosphore, soufre, silice, zinc, fer, cuivre, etc.). Privilégiez les jeunes pousses et les jeunes feuilles qui seront plus tendres et moins fibreuses. Par temps très sec, pensez à arroser un peu vos plantains, les feuilles n’en seront que meilleures.
Attention tout de même de récolter votre plantain dans des zones bien propres et non polluées !
En début de floraison, lorsque
les boutons floraux commencent tout juste à s’épanouir, vous pourrez les
cueillir, les faire revenir doucement à la poêle et les consommer en omelette.
Ils dégageront une douce saveur de champignon !
Par Benjamin Delfaut
Les conseils d’Herbéo pour la prévention de l’infection au coronavirus avec des plantes et des huiles essentielles
La diffusion du coronavirus, Covid-19 est maintenant devenue un problème majeur de santé publique.
La nouveauté et la forte contagiosité de ce virus invite à la prudence. Nouveau virus implique qu’il n’y a donc pas d’immunité acquise chez l’homme et forte dissémination par voie aérienne (gouttelettes de salive) et contact d’homme à homme (mains, face). Beaucoup reste encore à découvrir sur ce virus et les équipes médicales et scientifiques font un travail extraordinaire et doivent être remerciés de cela.
Les autorités mettent en place les plans nécessaires pour limiter l’épidémie et l’heure est plus à l’attention et au suivi des consignes qu’aux polémiques et à la propagation de fausses nouvelles.
Des évolutions négatives comme une contamination à large échelle ou une mutation virale pour une maladie plus agressive sont, bien sur, possibles mais il faut aussi garder la tête froide il y a somme toute peu de cas dramatiques pour le moment.
Avant d’en venir à la prévention en phyto-aromathérapie, rappelons des consignes de base:
Laver vous les mains au savon souvent au cours de la journée
Eviter les contacts physiques et tenez vous autant que possible à distance de vos contacts
Ne tousser pas en mettant vos mains devant la bouche mais tousser plutôt en mettant vos coudes devant la bouche cela évite de contaminer vos mains
Si vous pensez avoir des signes évocateurs d’une infection virale pulmonaire (toux, oppression respiratoire, température) ne vous rendez pas aux urgences ni chez votre généraliste mais appelez le 15
Si vous souhaitez, en complément, utiliser la phyto-aromathérapie voici nos conseils pour deux stratégies complémentaires l’une de l’autre.
Je stimule mes défenses immunitaires
De multiples composants issus de champignons et plantes sont connus pour stimuler les défenses immunitaires et ainsi prévenir des infections tant bactériennes que virales.
Attention aucune de ces plantes n’a montré d’action spécifique sur le Covid-19, il s’agit de plantes traditionnellement utilisées pour prévenir les maladies infectieuses notamment pour le sphère broncho-pulmonaire.
Vous pourrez utiliser la décoction de racines, des extraits liquides: Suspension Intégrale de Plante Fraiche (SIPF) ou teinture ou des extraits secs en gélules. Des produits combinant echinacée et d’autres plantes immunostimulantes ou des produits de la ruche (propolis) existent sur le marché.
Les choix d’Herbéo: Echinacée SIPF / Phytolys Echinacée / Immunolys(R) / Echinacée complexe (avec Propolis) / tisane composée. Associer de la vitamine C est probablement une bonne idée. Vitamine C naturelle en comprimé ou des plantes comme le fruit de l’églantier (cynorhodons), l’argousier, l’hibiscus …. Notre article sur la vitamine C
Autres plantes immunostimulantes
Elles sont nombreuses: Astragale Astragalus membranaceus; Andrographis Andrographis paniculata; Griffe du chat Uncaria tomentosa; Lapacho Tabebuia sp… toutes ont un bon niveau d’évidences scientifiques de la démonstration de leur effet bénéfique sur l’immunité et comme antiviral (bien que, une nouvelle fois, aucune étude n’a été faite sur le Covid-19 spécifiquement). Ces plantes vont principalement être disponible en extrait sec en gélules, parfois la plante est disponible sous forme de tisane.
Les choix d’Herbéo: En gélules d’extraits / tisane composée. Associer de la vitamine C est également une bonne idée.
Champignons
Plusieurs champignons peuvent être intéressants notamment le Reishi Ganoderma lucidum, le Maitake Grifola frondosa et le Shiitake Lentinus edodes. Les carpophores (parties aériennes) des champignons sont réduites en poudre ou mieux on procède à l’extraction des principes actifs, principalement des polysaccharides, pour obtenir des extraits plus concentrés.
Les choix d’Herbéo: En gélules d’extraits d’une espèce de champignons ou un mélange de différentes espèces.
J’utilise les huiles essentielles anti-infectieuses en cas de besoin
Certaines huiles essentielles ont des propriétés anti-infectieuses remarquables, il est souvent difficile de distinguer leur potentialité anti-bactériennes, antivirales et antifongiques. Des associations pertinentes sont possibles en sélectionnant des huiles de compositions moléculaires complémentaires. La liste des huiles essentielles anti-infectieuses est longue nous ne vous proposerons qu’une sélection organisée suivant leur principaux composants. Là encore aucune n’a fait l’objet d’expérimentation spécifiquement sur le Covid-19.
Nous aimons bien l’huile essentielle de Serpolet moins riche en phénols mais au profil moléculaire plus diversifié, peut être à privilégier pour combiner efficacité et sécurité d’utilisation.
Bien que ne contenant pas de phénols nous pouvons aussi citer ici les huiles essentielles de clou de girofle et de cannelle feuille (contiennent de l’eugénol) et de cannelle écorce (contient de cinnamaldéhyde) Très anti-infectieuses mais aussi délicates d’utilisation
Huiles à alcool mono-terpéniques
Toutes contiennent une forte proportion de petites molécules à fonction alcool ayant de bonnes propriétés anti-infectieuse: bois de Ho, thym à linalol, arbre à thé, thym à thujanol… Plus facile d’utilisation et moins agressive mais aussi douées d’une activité anti-infectieuse moindre.
Autrefois le cinéole était appelé eucalyptol… on retrouve donc dans cette liste l’huile essentielle d’eucalyptus radié, d’eucalyptus globuleux d’eucalyptus de smith et également d’autres espèces dont le fameux ravintsara (Cinnamomum camphora de Madagascar), le saro, le niaouli et plus local le laurier noble. Pourquoi pas aussi la Marjolaine sylvestre Thymus mastichina qui comporte à la fois des alcool mono-terpéniques et du cinéole en forte proportion.
Je diffuse des huiles essentielles dans mon environnement
Au final je fais quoi ?
Pourquoi pas diffuser chez soi ou au bureau des mélanges d’huiles essentielles purifiantes et assainissantes. Différents mélanges existent et sont délicieusement parfumés. Il faut toutefois un appareil de diffusion si possible fonctionnant par nébulisation ou ultrasonique. Attention aussi aux précautions à prendre pour les enfants, les personnes épileptiques, asthmatiques et également si un chat habite la maison !
Attention aussi à ne pas surcharger votre atmosphère avec des concentrations d’huiles essentielles qui seraient alors plus toxique que positive.
Je désinfecte mes mains régulièrement
C’est un réflexe à prendre en période d’épidémie infectieuse et il est facile de fabriquer son spray anti-infectieux à moindre frais. Votre notre petit article sur ce sujet : Les gels antibactériens dangereux pour la santé ? Faites des sprays aux huiles essentielles !
Je fais une cure pour stimuler mes défenses
Tisane, gélules, extrait liquide à vous de choisir ! Il est difficile de recommander une plante plutôt qu’une autre. Un bon protocole pourrait être Echinacée seule ou associée à la propolis durant 3 semaines puis Champignons en association 3 semaines. Demandez toujours conseil à un spécialiste, certaines pathologies et certains traitements sont contre indiqués avec ces remèdes naturels.
En plus je me fais une tisane, voici un exemple qui pourra être adapté à chacun !
Dans un premier temps je fais une décoction (le plantes sont mises dans l’eau bouillante pour 4 à 5 min) de racines d’échinacée d’écorces de lapacho et de cannelle puis après avoir couper la source de chaleur et laisser un peu baisser la température j’ajoute un mélange de feuilles de thym, fleur de sureau, et fruits d’églantier. Je laisse infusez 10 minutes avec un couvercle, je filtre et bois au moins deux bols chauds dans la journée.
J’ai une petite synergie d’huile essentielles anti-infectieuse en prévention
De nombreuse recette sont possibles voici par exemple un mélange équilibré avec différentes familles de molécules anti-infectieuses:
Ce roll on permettra d’appliquer facilement un peu de la solution en la faisant pénétrer sur les avant-bras. La fréquence, la durée d’utilisation et la composition des synergies sont à adapter en fonction de votre exposition potentielle suivant votre lieu d’habitation et votre vie sociale. N’hésitez pas à demander conseil !
Huile essentielle de Marjolaine sylvestre 0,5 ml (environ 15 gouttes)
Huile essentielle de Serpolet 0,5 ml
Huile essentielle de Laurier noble 0,5 ml
Huile végétale de jojoba pour compléter dans un petit flacon « roll on » de 10ml
Je me méfie des remèdes miracle
De nombreux produits sont trop rapidement promus par des auteurs peu scrupuleux comme cure naturelle DU coronavirus… méfiance la réalité est qu’aucun remède naturel n’a été validé sur ce virus. Les conseils donnés ci dessus sont, nous le pensons, de bon sens et étayés par des nombreuses études sur les propriétés des plantes et huiles essentielles citées et peuvent aider à stimuler les défenses de notre organisme.
Mais n’oubliez pas que devant des signes pulmonaires avec fièvre il vous faut appeler le 15 et faire face sans angoisse à un dépistage pour éviter une propagation du virus.
Les Plantes de la Cicatrisation / Part 2
Plusieurs extraits de plantes peuvent aider au processus de cicatrisation nous vous présentons certaines solutions en fonction des formes galéniques utilisées :
Les Huiles végétales pour stimuler la cicatrisation
Une huile est un corps gras. Elle est composée de
triglycérides (ensemble d’acides gras et de glycérine) et de molécules
insaponifiables tels que des vitamines, des terpènes, des alcools…
Macérât huileux de millepertuis, Hypericum perforatum, Hypericaceae
Pour obtenir une huile de millepertuis, la fleur est macérée
dans de l’huile, généralement de huile d’olive, plusieurs semaines au
soleil pour en extraire les principes
actifs. Elle contient de l’hypéricine qui possède des propriétés cicatrisantes.
L’hyperforine est anti-inflammatoire et antibactérienne.
Le macérât s’utilise par voie externe notamment sur les coups
de soleil ou sur des plaies. Cette huile est aussi utilisée en prévention ou comme traitement des brûlures de
radiothérapie.
Le millepertuis est photo-sensibilisant, ne pas l’utiliser
avant une exposition au soleil.
Huile de
rose musquée, Rosa rubiginosa,
Rosaceae
Cette huile est obtenue par la pression des graines de la
plante. Elle est riche en vitamines A et E, et également en acides gras
polyinsaturés tel que l’acide linoléique, l’acide alpha-linolénique et l’acide
trans-rétinoïque. Ce dernier acide gras augmente la capacité de régénération
cellulaire en accélérant la différenciation kératocytaire, ce qui permet la
synthèse de collagène. Elle favorise la souplesse des parois cellulaires et la
micro-vascularisation.
L’huile de rose musquée est utilisée pour limiter la
progression de rides et atténuer celles en place, sur des cicatrices
hypertrophiées, en post-opératoire dès l’ablation des points de suture, sur des
brûlures ou encore en prévention des escarres et des vergetures.
Macérât
huileux de souci, Calendula officialis, Asteraceae
Cette huile se fabrique en laissant macérer les fleurs de
souci dans de l’huile de tournesol ou de sésame.
L’huile de calendula est composée de fariadol, ce qui lui
confère ses propriétés anti-inflammatoire, anti-œdémateuse et cicatrisante.
Elle permet le renforcement de l’épiderme, elle régénère les tissus, prévient
le dessèchement cutané. Elle est aussi calmante.
Elle peut s’utiliser sur des peaux et muqueuses irritées,
enflammées, sur des plaies, des brûlures ou des coups de soleil.
Macérât
huileux de consoude, Symphytum officinalis, Boraginaceae
Dans le macérât de consoude, la racine est utilisée. Cette plante a des propriétés émolliente, adoucissante, vulnéraire, anti inflammatoire. Elle possède des tanins qui lui confèrent ses propriétés astringentes. Elle est composée aussi d’acide rosmarinique, qui est anti-inflammatoire.
Le macérât huileux est utilisée traditionnellement pour ces mêmes propriétés malgré que sa composition diffère de la plante entière. Il contient néanmoins de l’allantoïne, qui permet la détersion de la plaie, la régénération cellulaire et donc la cicatrisation.
Il est utilisé dans le cas de crevasses, de gerçures, de fractures récentes, d’entorses, de plaies. Le macérât huileux de consoude s’utile par voie externe.
La plante d’Hydrocotyle asiatique est constituée de d’acide
asiatique, d’acide madécassique, d’asiaticoside qui ont des propriétés
cicatrisantes et une action sur la synthèse du collagène. Elle s’utilise
traditionnellement sous forme de macérât huileux comme cicatrisante.
Elle est utilisée pour la régénération cellulaire sur toutes
sortes de plaies tel que des ulcères, des brûlures ou des escarres.
Les Huiles essentielles incitant à la cicatrisation :
Une huile essentielle est « un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie généralement par entraînement à la vapeur ».
Certaines huiles essentielles peuvent être utilisées pures,
d’autres diluées dans un solvant tel qu’un macérât huileux.
Lavande vraie, Lavandula angustifolia, Lamiaceae
L’huile essentielle de lavande vraie à un effet cicatrisant, régénérant cellulaire et un effet sur le système nerveux central. Elle est anti-inflammatoire par les esters monoterpénique et les carbures sesquiterpénique qu’elle contient. Le linalol à un effet apaisant, calmant mais aussi régénérant cutané et anti-infectieux.
Cette huile est indiquée sur les affections cutanées par voie externe, même chez les enfants car elle n’est pas toxique. Elle est indiquée sur des plaies, des infections cutanées, suite à des coups et agit contre les démangeaisons (piqûre d’insecte).
Elle peut être utilisée par voie externe pure même chez
l’enfant car elle n’est pas toxique.
Cette huile essentielle est utilisée traditionnellement comme
cicatrisante. Elle accélère et améliore la cicatrisation. Elle limite
l’inflammation et est anti-œdémateuse grâce aux carbures sesquiterpéniques.
Son indication principale est d’agir contre les hématomes
suite à des traumatismes, des chocs ou sur des brûlures, des piqûres.
L’huile essentielle de géranium bourbon est cicatrisante,
mais aussi anti-infectieuse grâce aux alcools monoterpéniques qu’elle contient,
et anti-inflammatoire par ses aldéhydes et esters monoterpéniques. Elle est
également intéressante pour son action hémostatique.
Elle est utilisée par voie externe, diluée, sur des plaies,
des saignements, des inflammations cutanées, des piqûres d’insectes, des
brûlures.
Ciste
Ladanifère, Citus ladaniferus, Cistaceae
L’huile essentielle de ciste a un fort pouvoir coagulant,
hémostatique. Elle arrête les saignements grâce à ses molécules astringentes.
Elle est ainsi anti-hémorragique. Elle est utilisée en cas de coupure.
Elle exerce une action anti-dégénérative. Elle se retrouve
dans les cosmétiques comme anti-rides, pour éviter le vieillissement cutané.
Elle favorise la circulation, le renouvellement cellulaire.
La ciste est immunostimulante et anti-inflammatoire.
Attention : Ce document est une liste non exhaustive. Chaque traitement mis en place doit être adapté au type de problème rencontré et adapté à la personne dans sa globalité. Il ne remplace pas un avis médical.
Par Laurène Vallet, étudiante à l'Ecole Bretonne d'Herboristerie, en stage chez Herbéo
L’Echinacée en Suspension Intégrale de Plantes Fraîches (SIPFs)
Pour des informations générales sur les SIPF (Suspension Intégrale de Plante Fraîche) consulter l’article en lien ici
Connaissez-vous l’échinacée ?
Cette Astéracée est une plante d’usage médicinal traditionnel chez les indiens d’Amérique du Nord, son lieu d’origine avant qu’elle ne soit importée en Europe tant pour des utilisations médicinales que ornementales.
On la trouve souvent cultivée pour son bel aspect et sa résistance.
Pour les bienfaits santé, trois espèces sont intéressantes :
Echinacea angustifolia, E. purpurea et E. pallida
Ce sont les racines qui sont principalement utilisées, mais l’ensemble de la plante possède des propriétés dignes d’intérêts.
La plante contient des:
Acides phénols et des dérivés d’acides phénols : acide caféique, acide chlorogénique, dérivés de ces acides couplés à des sucres
Polysaccharides divers
Alkylamides, polyènes et polyines
Alcaloïdes
Huile essentielle
Certains de ces composés sont solubles dans l’eau (acides phénols, certains polysaccharides) et encore mieux solubilisés dans de l’alcool (polyènes, alcaloïdes…) d’autres sont lipophiles (soluble dans les corps gras) comme l’huile essentielle, certains polysaccharides et polyines…
Du fait de la combinaison des véhicules/solvants utilisés (eau et alcool), les Suspensions Intégrales de Plantes Fraiches SIPF sont particulièrement intéressantes pour les plantes comme l’échinacée. En effet, ces préparations permettent d’avoir accès à la grande diversité des principes actifs présents dans la plante en les solubilisant au mieux. La présence de fractions de plante finement cryobroyées et correctement conservées par l’éthanol permet une préparation garantissant la diversité et l’intégrité des molécules sous-tendant les activités thérapeutiques.
L’utilisation de l’Echinacée
L’échinacée est utilisée par voie externe comme cicatrisant ; un cataplasme de poudre de racine ou de plante est pour cette utilisation le plus intéressant.
Traditionnellement, l’échinacée est utilisée pour atténuer les céphalées, la toux ou les maux d’estomac, mais ces usages sont aujourd’hui un peu délaissés.
L’intérêt majeur de l’échinacée est principalement dû aux propriétés stimulante de l’immunité, notamment des polysaccharides liposolubles en synergie avec les autres composants (alkylamides, polyènes et polyines).
L’échinacée est donc indiquée en prévention des infections hivernales, grippe, rhume, infections respiratoires. Elle peut être donnée lorsque le système immunitaire est défaillant fatigue, traitement concomitant altérant la réponse immunitaire ou pour lutter contre des maladies ou le renforcement de la réponse immunitaire est favorable.
L’échinacée est, par contre, contre-indiquée dans les affections auto-immunes.
Découvrez sur notre boutique en ligne notre Echinacée en SIPFs, garantie biologique et de qualité !
La plante Oranger amère
Le Tilleul
La Mélisse
La Mauve Sylvestre
Le Cassis
La Verveine Citronnée
La Menthe Poivrée
Calmer les maux de l’hiver avec des plantes : une tisane contre le rhume.
C’est l’hiver ! Une petite tisane qui a donné grande satisfaction.
Antiseptique et adoucissante tout ce que l’on demande quand un rhume vous irrite et commence à « descendre » sur les bronches.
Testée, approuvée et échangée avec des amis cette recette passe de bouche à oreille pour soigner nez et gorge !
Sarriette feuille 50g, Satureja montana
Serpolet feuille 50g, Thymus serpyllum
Guimauve 50g, Althaea officinalis
Mauve fleur 30g, Malva sylvestris
Coquelicot pétale 30g, Papaver rhoeas
Pétales de coquelicot
Une infection bronchique ne doit pas être négligée et impose une consultation médicale, les personnes fragiles: enfants, femmes enceintes, personnes âgées doivent être particulière vigilantes. Les antibiotiques c’est pas automatique mais parfois indispensable !
La prévention des calculs rénaux avec des plantes
Et si nous partagions les retours qui nous sont faits ?
Une très simple tisane avec de grands classiques des calculs urinaires. L’efficacité dans la simplicité d’un mélange à parts égales:
Sabline rouge, partie aérienne
Pariétaire, partie aérienne
Verge d’or, Partie aérienne
à la façon de l’apothicairerie:
Arenaria rubra, herba, consissus
Parietaria officinalis, herba, consissus
Solidago virgaurea, herba, consissus
Plus de crise pour quelques euros ca vaut le coup de jouer la simplicité !
Attention: Les calculs rénaux ne doivent pas être négligés et une consultation médicale spécialisée s’impose. La phytothérapie ne peut rien contre un gros calcul constitué et l’avis d’un spécialiste urologue est capital.
La phytothérapie et les allergies
Et si nous vous disions ce que l’on nous dit !
Atchoum !!!… Il n’y a plus de saisons et c’est vrai que les allergènes traînent maintenant sous nos narines à toutes les saisons; pollens, acariens, poils de chats et microparticules polluantes, un cocktail de plus en plus allergénique. Rhinites et urticaires sont les signes les plus courant d’une hypersensibilité.
Les solutions naturelles existent et de nombreux témoignages nous ont confirmé leur grande efficacités ces derniers mois. Ce que nous vous proposons, une combinaison :
Macérât glycériné de bourgeons de cassis et
Teinture de plantain
A prendre durant trois semaines et à renouveler une fois éventuellement dans l’année.
Le plantain lancéolé
Regarder pousser son carré de simples
Dans l’univers de l’herboristerie, les plantes séchées dominent. Elles nous offrent des odeurs remarquables et leur couleurs si le séchage est de bonne qualité est encore très attractive. Mais souvent manque le plaisir de voir le grand panel de verts du plus tendre ou plus sombre des plantes fraîches et les senteurs caractéristiques des plantes humides.
Alors, bien sur, un joli carré de simples serait merveilleux sur la place à côté de l’herboristerie… Difficile à réaliser en centre ville de Bordeaux… Alors le jardin d’Herbéo est un peu plus loin à la campagne. Les plantes que nous y cultivons viennent du conservatoire national des plantes aromatiques, médicinales et industrielles de Milly la Forêt ou bien de graines que nous avons récupérées dans la nature. Les premiers plants ont été plantés à l’automne 2012 et connaissent leur premier printemps, pour les graines la germination commence à peine et nous les surveillons de près pour débusquer les petites pousses qui apparaissent les unes après les autres.
Ces simples vont nous permettre de proposer des ateliers très originaux ou nous pourrons fabriquer des extraits de plante fraîches et bénéficier d’actifs de qualité.
Si vous voulez suivre l’évolution du jardin médicinal d’Herbéo rendez vous sur la galerie Pinterest.
Pousses de digitales… cultivées pour leur fleurs car la plante est une grande toxique à cause des hétérosides cardiotoniques qui ne sont qu’exclusivement du domaine de la médecine spécialisée
Ou trouver les 55 plantes qui guérissent ?
Le numéro de cette semaine du magazine Le Point offre un dossier spécial sur les plantes dont les effets bénéfiques sont bien établis par la recherche scientifique. Beaucoup de bons renseignements dans ce dossier. Un grand regret tout de même, la quasi totalité de l’article principal évoque un laboratoire, un institut de formation lié à ce laboratoire et un type de préparation, breveté par ce laboratoire … Une approche un peu trop « commerciale » de la si belle idée qui sou-tendait à la création de cet article !
Nous pourrons retenir la revue des plantes par grand système physiologique qui est bien réalisée et pourra être d’une grande aide pour tout public.
Reste une question: Ou trouver ces plantes ? Surtout si l’on souhaite des préparations simples, plantes en vrac à prendre en tisane, poudre de plante ou comme autrefois mais toujours valide en teinture mère. Beaucoup de pharmacies et parapharmacies, de magasins dit bios vous proposerons des produits « évolué » en fait issus de laboratoires industriels. Beaucoup de bons voire de très bon produits mais aussi beaucoup de packaging et de marketing.
Questions corollaire, mais tout aussi importante, ou trouver de bons conseils par des professionnels non seulement formés à la pharmacologie, la physiologie et la connaissances des différentes formes pharmaceutiques mais ayant aussi une formation et une expertise en phytothérapie et en aromathérapie ?
Questions qui risque de se poser après l’article du Point et qui restera pour de nombreux lecteurs sans réponse satisfaisante.
Venez poursuivre cette discussion chez Herbéo au 31 Rues Ayres à Bordeaux !
Avec Marillat partez en balade pour découvrir les plantes tout autour de nous. Au fil des rencontres Marillat donne des indications botaniques mais aussi plein d’infos sur les usages médicinaux, culinaires de chaque espèce.
A la fin de la balade rendez vous chez Herbéo et avec Flore, livres spécialisés et loupes chacun pourra autour d’une tisane s’adonner à l’identification précise de la récolte du jour. Les amateurs herboristes pourront aussi apprendre à confectionner un herbier.
Programme de mai et juin ci dessous et inscription à la boutique Herbéo, 31 Rue des Ayres à Bordeaux et sur www.herbeo.fr