La tournée des fournisseurs d’Herbéo, l’herboristerie de Bordeaux – Episode 4

12 Juillet 2012

Col de Grimone

Il y a des moments où l’herborisant est triste de ne pas avoir le temps du temps. Ce matin au col de Grimone (Drome) en passant en voiture malheureusement attendu et déjà en retard j’étais heureux et frustré. Heureux de voir une telle profusion de plantes toutes dans la plénitude de leur floraison, heureux de voir une nature préservée mais frustré de ne pas avoir le temps de m’arrêter pour herboriser et faire de belles photos.

Juste une consolation, les talus de bord de route sont parfois de bon réservoir de biodiversité !

Et puis cette découverte en bas du col qui me rappelle que effectivement je n’étais que de passage et avait plein d’autre choses à faire que de vagabonder parmi les herbes…

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Une suggestion pour les municipalités qui veulent faire des économies…

J’ai trouvé un Trabopogon porrifolius… et alors diront les non passionnés… et alors j’ai 50 ans et c’est le premier que je croise, ce n’est pas si commun d’être face à face avec un Trabopogon surtout un porrifolius… Et comme vous le voyez sur la photo c’est une fort jolie plante. Il ne se laisse voir qu’aux heures claires du jour et bien que je sois passé plusieurs fois le voir c’est la seul photo que j’ai pu faire car le timide se cache souvent.

Las ce matin un engin muni d’un long bras articulé s’évertuait dans un grand nuage de poussière à faire « de la propreté » en fauchant sauvagement le bord du chemin ou mon Trabopogon montrait les jours de soleil ses écailles pourpres. Préoccupation « écologique » de la municipalité pour rendre les chemins bien carrossables, préoccupation économique pour rentabiliser un matériel chèrement acquit, gourmand en carburant et le temps de travail des employés municipaux qui n’en demandait pas tant, tout comme les contribuables. Tout ceci a couté la vie à mon Trabopogon… Pas sûr qu’il revienne l’année prochaine.

Mesdames et Messieurs les maires, respectez la flore des petits chemins ! Il n’y a que cinq véhicules/jour sur le chemin de mon Trabopogon. Inutile de faire du zèle. Faites donc des économies en préservant la flore ne fauchez pas le bord des petits chemins, laissez les plantes aller jusqu’à la formation de leurs graines.

Ajoutons pour le lecteur cherchant la petite pique politique que la destinée du Trabopogon est totalement indépendante de la couleur de la municipalité fut-elle teintée de vert.

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Feu le Trabopogon porrifolius du Chemin de la vie à Ambes