Que sait-on de l’activité antiseptique des huiles essentielles et notamment de leur activité sur les virus. (Pour rappel antiseptique désigne un effet sur des surfaces ou tissus)
Parmi les premières recommandations les plus importantes pour lutter contre l’épidémie actuelle figure la désinfection des mains et des surfaces. Pour cela il faut de bons antiseptiques (voir notre article précédent Part 1) avec des composants virucides. C’est le rôle du gel hydroalcoolique mais aussi du savon qui par ses composés tensioactifs va désagréger l’enveloppe et l’acide nucléique du virus. Il faut aussi veiller à désinfecter les surfaces que nous touchons et qui peuvent être des vecteurs de transmission et si l’on y pense leur nombre est impressionnant : poignées de portes, tables, téléphone portable, souris d’ordinateurs, claviers d’ordinateur, robinets etc et si vous allez faire vos courses ; volant de voiture, guidon de vélo, levier de vitesse, sac à main, terminaux de carte bleues etc etc…. !
La persistance d’un virus sur différents types de surface va dépendre de la nature du virus, du type de surface et des conditions de température, d’humidité… Pour le coronavirus Sars-CoV-2 la question est discutée et en fonction des conditions la persistance de la présence et du caractère infectieux semble pouvoir aller de quelques heures à une semaine [1 – 3]. Il n’y a pas encore eu d’étude publiée sur l’effet désinfectant de surface avec des huiles essentielles sur le Sars-CoV-2, en revanche il existe des études concernant l’effet antiseptique de plusieurs huiles essentielles sur différents virus.
Même si ces études sont peu nombreuses il est possible d’en tirer quelques conclusions. Ces expériences concernent surtout le virus de l’hépatite A et un modèle murin de virus assez homologue à celui de l’hépatite A. Les auteurs qui ont réalisés ces expérimentations cherchaient en effet des moyens de protection de denrées alimentaire potentiellement contaminés par des virus du type hépatite A. Ce virus se transmet, en effet, majoritairement de manière oro-fécale par des légumes ou de l’eau contaminée et est très fréquent dans des pays ou les conditions d’hygiène sont précaires.
Sur ce virus et dans ces conditions les huiles essentielles d’agrumes riches en limonène sont efficaces. Les plus puissantes semblent être celles riches en cinéole (romarin par exemple) et cinnamaldéhyde (cannelle écorce). Paradoxalement le thymol et le carvacrol semble moins efficace dans ces conditions.
Nous verrons dans un prochain chapitre quelles sont huiles essentielles qui ont démontré une activité antivirale dans des tests cellulaires d’infection (ceux-ci mesurant une véritable activité d’inhibition de l’activité du virus dans un système in vitro). Mais il semble raisonnable de préconiser l’utilisation d’une combinaison d’huiles essentielle en désinfection de surface.
Rappelons que les huiles essentielles sont insolubles dans l’eau mais solubles dans l’alcool à fort degré alcoolique, cela renforce bien évidemment leur activité comme antiseptique de surface.
Pour une application rationnelle des données précédentes il est possible de confectionner une synergie en choisissant une huile essentielle dans les trois groupes représentés dans le tableau suivant.
Des recettes typiques de solutions antiseptique pour les surfaces ou les mains sont données dans la rubrique « Recettes et Astuces » de ce blog
A suivre pour une nouvelle synthèse des données publiées sur ce sujet !