Le Lierre Terrestre

Le lierre terrestre (Glechoma hederacea) est aussi appelé « rondette » ou « couronne de terre ». Cette plante, bien qu’abondante et commune, demeure méconnue.

Connaître et reconnaître le Lierre Terrestre

Petite plante vivace herbacée affectionnant les milieux humides et ombragés (sous-bois frais), elle appartient à la famille des Lamiacées (comme la menthe, la mélisse, la sauge, etc.). Il s’agit d’une plante rampante, tapissante, facilement envahissante. En effet, la plante assure son développement au sol au moyen de « stolons », tiges rampantes aériennes lui permettant de parcourir de grandes distances. C’est à cette caractéristique qu’on lui attribue son nom « hederacea », lui-même dérivant de « Hedera » qui désigne le lierre. Mais ces deux plantes demeurent botaniquement bien différentes. Au printemps, des rameaux dressés se développent : ils ne dépassent pas 30 à 40 cm de hauteur. La tige quasiment glabre est à section carrée, les feuilles pétiolées sont opposées par paire et décussées. Les feuilles à la base sont en forme de rein, les feuilles plus hautes sont en forme de cœur. Elles sont vert foncé luisant, légèrement duveteuses et aromatiques lorsqu’on les froisse. Cette odeur agréable rappelle la menthe, le citron, le cassissier et l’humus. Le bord des feuilles est régulièrement crénelé arrondi. Des fleurs apparaissent par 2 ou 3 au niveau des nœuds : elles sont dites en gueule de loup, à deux lèvres d’un beau bleu violacé, la lèvre supérieure est tachetée de pourpre. La floraison est abondante du printemps jusqu’en juin, mais peut s’étendre jusqu’à l’automne si le climat le permet. Plante riche en nectar et peu en pollen, elle est très prisée des abeilles.

Photo de fleur Lierre Terrestre
Fleurs de lierre terrestre Glechoma hederacea

Que contient-t-il ?

Au moment de la floraison, on récolte les parties aériennes. Elles renferment des sesquiterpènes (glechomafurane), des triterpènes (acide ursolique et dérivés) des flavonoïdes (hétérosides d’apigénine, de lutéoline, de chrysoériol), du β-sitostérol, de l’acide octadécadiénoïque ainsi qu’une huile essentielle (pinocamphone). Le totum possède des propriétés anti-inflammatoires, expectorantes, astringentes et asséchantes des muqueuses notamment ORL.

Que traite-le Lierre ?

Lorsque les muqueuses ORL sont inflammées, congestionnées et surtout engorgées de sécrétions de mucus, alors le lierre terrestre sera pleinement indiqué. En combinaison au plantain (Plantago lanceolata ou Plantago major), ce duo de choc pris par voie interne asséchera le trop de sécrétion notamment en cas de rhinite/sinusite allergique, ou encore en cas d’otite séreuse.

Par ailleurs, il soulagera la toux, aussi bien une toux quinteuse d’irritation (en association par exemple avec de la mauve ou Malva sylvestris et du coquelicot ou Papaver rhoeas) qu’une toux productive avec difficulté à expectorer (en association par exemple avec du bouillon blanc ou Verbascum thapsus et du marrube blanc ou Marrubium vulgare).

Son pouvoir astringent et asséchant lui permet de traiter les leucorrhées chez la femme, souvent en association au lamier (Lamium album est le plus étudié, mais Lamium purpureum ou Lamium galeobdolon conviennent aussi).

Enfin, comme la plupart des plantes de la famille des Lamiacées, elle est une plante qui facilite la digestion (antispasmodique, anti-inflammatoire).

Par voie externe, on l’emploie traditionnellement en cataplasme comme vulnéraire pour traiter les contusions non ouvertes.

La plante La Lierre Terrestre

Comment le préparer à la maison ?

C’est une plante idéale à employer à l’état frais, car ses bienfaits s’effacent rapidement au séchage. Une fois les parties aériennes en fleurs cueillies, vous pouvez :

Le Lierre dans l’assiette ou dans le verre…miam miam!

Crues dans les salades, cuites dans les soupes ou les sauces, ou encore pour aromatiser un dessert, les jeunes feuilles du lierre terrestre sont comestibles ! Idéalement, à récolter avant la floraison.

Jadis, on utilisa le lierre terrestre lors de la clarification de la bière pour l’aromatiser, avant d’employer le houblon. Avis aux brasseurs amateurs, pourquoi ne pas tenter l’expérience ?

Par Benjamin Delfaut