Les Plantes de la Cicatrisation / Part 2

Plusieurs extraits de plantes peuvent aider au processus de cicatrisation nous vous présentons certaines solutions en fonction des formes galéniques utilisées :

Les Huiles végétales pour stimuler la cicatrisation

Une huile est un corps gras. Elle est composée de triglycérides (ensemble d’acides gras et de glycérine) et de molécules insaponifiables tels que des vitamines, des terpènes, des alcools…

Pour obtenir une huile de millepertuis, la fleur est macérée dans de l’huile, généralement de huile d’olive, plusieurs semaines au soleil  pour en extraire les principes actifs. Elle contient de l’hypéricine qui possède des propriétés cicatrisantes. L’hyperforine est anti-inflammatoire et antibactérienne.

Le macérât s’utilise par voie externe notamment sur les coups de soleil ou sur des plaies. Cette huile est aussi utilisée en prévention  ou comme traitement des brûlures de radiothérapie.

Le millepertuis est photo-sensibilisant, ne pas l’utiliser avant une exposition au soleil.

Cette huile est obtenue par la pression des graines de la plante. Elle est riche en vitamines A et E, et également en acides gras polyinsaturés tel que l’acide linoléique, l’acide alpha-linolénique et l’acide trans-rétinoïque. Ce dernier acide gras augmente la capacité de régénération cellulaire en accélérant la différenciation kératocytaire, ce qui permet la synthèse de collagène. Elle favorise la souplesse des parois cellulaires et la micro-vascularisation.

L’huile de rose musquée est utilisée pour limiter la progression de rides et atténuer celles en place, sur des cicatrices hypertrophiées, en post-opératoire dès l’ablation des points de suture, sur des brûlures ou encore en prévention des escarres et des vergetures.

Cette huile se fabrique en laissant macérer les fleurs de souci dans de l’huile de tournesol ou de sésame.

L’huile de calendula est composée de fariadol, ce qui lui confère ses propriétés anti-inflammatoire, anti-œdémateuse et cicatrisante. Elle permet le renforcement de l’épiderme, elle régénère les tissus, prévient le dessèchement cutané. Elle est aussi calmante.

Elle peut s’utiliser sur des peaux et muqueuses irritées, enflammées, sur des plaies, des brûlures ou des coups de soleil.

Dans le macérât de consoude, la racine est utilisée.
Cette plante a des propriétés émolliente, adoucissante, vulnéraire, anti inflammatoire. Elle possède des tanins qui lui confèrent ses propriétés astringentes. Elle est composée aussi d’acide rosmarinique, qui est anti-inflammatoire.

Le macérât huileux est utilisée traditionnellement pour ces mêmes propriétés malgré que sa composition diffère de la plante entière. Il contient néanmoins de l’allantoïne, qui permet la détersion de la plaie, la régénération cellulaire et donc la cicatrisation.

Il est utilisé dans le cas de crevasses, de gerçures, de fractures récentes, d’entorses, de plaies.
Le macérât huileux de consoude s’utile par voie externe.

La plante d’Hydrocotyle asiatique est constituée de d’acide asiatique, d’acide madécassique, d’asiaticoside qui ont des propriétés cicatrisantes et une action sur la synthèse du collagène. Elle s’utilise traditionnellement sous forme de macérât huileux comme cicatrisante.

Elle est utilisée pour la régénération cellulaire sur toutes sortes de plaies tel que des ulcères, des brûlures ou des escarres.

Les Huiles essentielles incitant à la cicatrisation :

Une huile essentielle est « un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie généralement par entraînement à la vapeur ».

Certaines huiles essentielles peuvent être utilisées pures, d’autres diluées dans un solvant tel qu’un macérât huileux.

L’huile essentielle de lavande vraie à un effet cicatrisant, régénérant cellulaire et un effet sur le système nerveux central.
Elle est anti-inflammatoire par les esters monoterpénique et les carbures sesquiterpénique qu’elle contient. Le linalol à un effet apaisant, calmant mais aussi régénérant cutané et anti-infectieux. 

Cette huile est indiquée sur les affections cutanées par voie externe, même chez les enfants car elle n’est pas toxique.
Elle est indiquée sur des plaies, des infections cutanées, suite à des coups et agit contre les démangeaisons (piqûre d’insecte).

Elle peut être utilisée par voie externe pure même chez l’enfant car elle n’est pas toxique.

Cette huile essentielle est utilisée traditionnellement comme cicatrisante. Elle accélère et améliore la cicatrisation. Elle limite l’inflammation et est anti-œdémateuse grâce aux carbures sesquiterpéniques.

Son indication principale est d’agir contre les hématomes suite à des traumatismes, des chocs ou sur des brûlures, des piqûres.

L’huile essentielle de géranium bourbon est cicatrisante, mais aussi anti-infectieuse grâce aux alcools monoterpéniques qu’elle contient, et anti-inflammatoire par ses aldéhydes et esters monoterpéniques. Elle est également intéressante pour son action hémostatique.

Elle est utilisée par voie externe, diluée, sur des plaies, des saignements, des inflammations cutanées, des piqûres d’insectes, des brûlures.

L’huile essentielle de ciste a un fort pouvoir coagulant, hémostatique. Elle arrête les saignements grâce à ses molécules astringentes. Elle est ainsi anti-hémorragique. Elle est utilisée en cas de coupure.

Elle exerce une action anti-dégénérative. Elle se retrouve dans les cosmétiques comme anti-rides, pour éviter le vieillissement cutané. Elle favorise la circulation, le renouvellement cellulaire.

La ciste est immunostimulante et anti-inflammatoire.

Attention : Ce document est une liste non exhaustive. Chaque traitement mis en place doit être adapté au type de problème rencontré et adapté à la personne dans sa globalité. Il ne remplace pas un avis médical.

Par Laurène Vallet, étudiante à l'Ecole Bretonne d'Herboristerie, en stage chez Herbéo

Sœur Bourrache et mère consoude

Symphytum officinale L.
Symphytum officinale L.

Parlons tout d’abord un peu botanique, ces deux-là sont des Borraginacées, une famille possédant quelques caractéristiques typiques, plantes poilues à feuilles rêches, inflorescence en cymes dites scorpioïdes retombante, les fleurs sont souvent bleues et pourvue d’invagination dans la corolle.

Les cousines germaines sont la pulmonaire, la buglosse, la vipérine, l’orcanette, le grémil mais aussi le myosotis.

Consoude et bourrache sont les plus classiques en herboristerie, la consoude est traditionnellement utilisée pour consolider les os d’où son nom, reminéralisant et cicatrisant le baume à la consoude est un anti-inflammatoire, hémostatique et cicatrisant.

Alimentaire également les feuilles de consoude se mangent en beignets qui ont une saveur de poisson. La bourrache en feuille peut agrémenter des salades du jardin et les fleurs de bourrache forment un décor charmant pour une salade composée. Les graines de bourrache peuvent également être pressées pour donner une huile. L’huile de bourrache est particulièrement riche en acides gras omega 3, 6 et 9. Excellente pour la peau l’huile de bourrache est particulièrement indiquée pour les peaux fragiles et sensibles.

La bourrache elle-même est une tisane détoxifiante classique, souvent associée à d’autres plantes dépuratives permettant l’élimination des toxines par nos principaux émonctoires (le foie, la peau, les reins) la bourrache feuille à un tropisme plutôt cutané d’autant plus qu’elle est dotée de propriétés sudorifiques démontrées. Le caractère sudorifique de la bourrache est également utilisé pour soigner les fièvres, une sudation accrue permettant de réguler l’élévation anormale de température, une tisane apporte en outre dans ce cas une hydratation bienvenue.

La consoude à maintenant mauvaise presse. Des arguments sérieux incitent à la précaution avec cette plante mais comme souvent l’analyse des faits et des données disponibles est plus nuancée.

La plupart des Borraginacées contiennent des alcaloïdes pyrrolizidiniques, la consoude est l’espèce qui en contient le plus dans la racine (0,2 à 0,4%), les feuilles n’en contenant que 0,003 à 0,02%, la bourrache n’en contenant que quelques milligrammes par kg. A lui seul le nom d’alcaloïde fait peur, bien que notre alimentation puisse en contenir les alcaloïdes ont aussi fourni de très grand médicaments.

Des cas d’hépatotoxicité ont été attribués à la consoude. Comme souvent dans les cas d’hépatite toxique la multiplication des facteurs est importante, les personnes en cause ayant pris de façon concomitante plusieurs médicaments et/ou plantes. Il n’empêche que clairement la consoude fut l’un de ces facteurs. La prise au long cours et/ou en grande quantité de consoude est donc à éviter. Néanmoins, il est sans doute exagéré de considérer cette plante comme une grande toxique qu’elle n’est pas, son utilisation millénaire en témoigne. Par ricochet, d’autre évoquerons le « principe de précaution » l’utilisation de la bourrache est discutée. Comme évoqué ci-dessus la Bourrache contient également des alcaloïdes pyrrolizidiniques mais en faible quantité, d’autre part aucune hépatotoxicité n’a été rapporté avec la bourrache. A noté que le thé vert ou l’aloe vera ont aussi été mis en cause dans un certain nombre de cas d’hépatotoxicité !

Peut-être le principe de précaution raisonnable est-il juste de ne pas abuser de la consoude et peut être aussi des autres borraginacées en salade, en beignet ou en tisane fortement dosées au long cours par exemple moins de 3 tasses par jour et pas plus de 3 semaines semble raisonnable. Mais de toute façon le gout tant de la tisane que de la salade n’est tout de même pas si attractif pour justifier une telle consommation. Le point de vigilance est surtout à porter sur la combinaison des facteurs potentiellement hépatotoxiques que peuvent être, la prise de médicaments, l’alcoolisme, l’existence d’une hépatique virale, de troubles métaboliques et bien sûr, aussi, la prise de certaines plantes.

Bibliographie

Herbal and dietary supplement hepatotoxicity. Bunchorntavakul C., Reddy K .R. Alimentary Pharmacology and Therapeutics 2013, 37: 3-17.

Symphytum officinale L. (Borraginaceae) Ghedira K., Goetz P. Phytothérapie 2012, 10: 382-386.

ABC de l’herboristerie familiale. Folliard T. Eds Grancher 2009

Pharmacognosie, Phytochimie, plantes médicinales, Bruneton J. 3ème édition Eds Tec et Doc 1999

Abrégé de Botanique, Guignard JL., Eds Masson 1980

Plantes sauvages comestibles, Fleischhauer S.G., Guthmann J., Spiegelberger R., Eds Ulmer 2012