Plusieurs extraits de plantes peuvent aider au processus de cicatrisation nous vous présentons certaines solutions en fonction des formes galéniques utilisées :
Une huile est un corps gras. Elle est composée de triglycérides (ensemble d’acides gras et de glycérine) et de molécules insaponifiables tels que des vitamines, des terpènes, des alcools…
Pour obtenir une huile de millepertuis, la fleur est macérée dans de l’huile, généralement de huile d’olive, plusieurs semaines au soleil pour en extraire les principes actifs. Elle contient de l’hypéricine qui possède des propriétés cicatrisantes. L’hyperforine est anti-inflammatoire et antibactérienne.
Le macérât s’utilise par voie externe notamment sur les coups de soleil ou sur des plaies. Cette huile est aussi utilisée en prévention ou comme traitement des brûlures de radiothérapie.
Le millepertuis est photo-sensibilisant, ne pas l’utiliser avant une exposition au soleil.
Cette huile est obtenue par la pression des graines de la plante. Elle est riche en vitamines A et E, et également en acides gras polyinsaturés tel que l’acide linoléique, l’acide alpha-linolénique et l’acide trans-rétinoïque. Ce dernier acide gras augmente la capacité de régénération cellulaire en accélérant la différenciation kératocytaire, ce qui permet la synthèse de collagène. Elle favorise la souplesse des parois cellulaires et la micro-vascularisation.
L’huile de rose musquée est utilisée pour limiter la progression de rides et atténuer celles en place, sur des cicatrices hypertrophiées, en post-opératoire dès l’ablation des points de suture, sur des brûlures ou encore en prévention des escarres et des vergetures.
Cette huile se fabrique en laissant macérer les fleurs de souci dans de l’huile de tournesol ou de sésame.
L’huile de calendula est composée de fariadol, ce qui lui confère ses propriétés anti-inflammatoire, anti-œdémateuse et cicatrisante. Elle permet le renforcement de l’épiderme, elle régénère les tissus, prévient le dessèchement cutané. Elle est aussi calmante.
Elle peut s’utiliser sur des peaux et muqueuses irritées, enflammées, sur des plaies, des brûlures ou des coups de soleil.
Dans le macérât de consoude, la racine est utilisée.
Cette plante a des propriétés émolliente, adoucissante, vulnéraire, anti inflammatoire. Elle possède des tanins qui lui confèrent ses propriétés astringentes. Elle est composée aussi d’acide rosmarinique, qui est anti-inflammatoire.
Le macérât huileux est utilisée traditionnellement pour ces mêmes propriétés malgré que sa composition diffère de la plante entière. Il contient néanmoins de l’allantoïne, qui permet la détersion de la plaie, la régénération cellulaire et donc la cicatrisation.
Il est utilisé dans le cas de crevasses, de gerçures, de fractures récentes, d’entorses, de plaies.
Le macérât huileux de consoude s’utile par voie externe.
La plante d’Hydrocotyle asiatique est constituée de d’acide asiatique, d’acide madécassique, d’asiaticoside qui ont des propriétés cicatrisantes et une action sur la synthèse du collagène. Elle s’utilise traditionnellement sous forme de macérât huileux comme cicatrisante.
Elle est utilisée pour la régénération cellulaire sur toutes sortes de plaies tel que des ulcères, des brûlures ou des escarres.
Une huile essentielle est « un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie généralement par entraînement à la vapeur ».
Certaines huiles essentielles peuvent être utilisées pures, d’autres diluées dans un solvant tel qu’un macérât huileux.
L’huile essentielle de lavande vraie à un effet cicatrisant, régénérant cellulaire et un effet sur le système nerveux central.
Elle est anti-inflammatoire par les esters monoterpénique et les carbures sesquiterpénique qu’elle contient. Le linalol à un effet apaisant, calmant mais aussi régénérant cutané et anti-infectieux.
Cette huile est indiquée sur les affections cutanées par voie externe, même chez les enfants car elle n’est pas toxique.
Elle est indiquée sur des plaies, des infections cutanées, suite à des coups et agit contre les démangeaisons (piqûre d’insecte).
Elle peut être utilisée par voie externe pure même chez l’enfant car elle n’est pas toxique.
Cette huile essentielle est utilisée traditionnellement comme cicatrisante. Elle accélère et améliore la cicatrisation. Elle limite l’inflammation et est anti-œdémateuse grâce aux carbures sesquiterpéniques.
Son indication principale est d’agir contre les hématomes suite à des traumatismes, des chocs ou sur des brûlures, des piqûres.
L’huile essentielle de géranium bourbon est cicatrisante, mais aussi anti-infectieuse grâce aux alcools monoterpéniques qu’elle contient, et anti-inflammatoire par ses aldéhydes et esters monoterpéniques. Elle est également intéressante pour son action hémostatique.
Elle est utilisée par voie externe, diluée, sur des plaies, des saignements, des inflammations cutanées, des piqûres d’insectes, des brûlures.
L’huile essentielle de ciste a un fort pouvoir coagulant, hémostatique. Elle arrête les saignements grâce à ses molécules astringentes. Elle est ainsi anti-hémorragique. Elle est utilisée en cas de coupure.
Elle exerce une action anti-dégénérative. Elle se retrouve dans les cosmétiques comme anti-rides, pour éviter le vieillissement cutané. Elle favorise la circulation, le renouvellement cellulaire.
La ciste est immunostimulante et anti-inflammatoire.
Attention : Ce document est une liste non exhaustive. Chaque traitement mis en place doit être adapté au type de problème rencontré et adapté à la personne dans sa globalité. Il ne remplace pas un avis médical.
Par Laurène Vallet, étudiante à l'Ecole Bretonne d'Herboristerie, en stage chez HerbéoLes Plantes de la Cicatrisation / Part I
Définition et bref rappel de la physiologie de la peau
La peau est constituée de trois couches :
- L’épiderme : couche superficielle qui protège les autres couches les plus profondes
- Le derme : couche intermédiaire où se trouvent les vaisseaux sanguins et lymphatiques, les terminaisons nerveuses, les glandes sudoripares, les poils et les glandes sébacées.
- L’hypoderme : couche la plus profonde qui permet l’isolement thermique et l’amortissement des chocs.
La cicatrisation peut être définie comme étant un « processus complexe au cours duquel l’organisme tente de reconstituer le ou les tissus endommagés par une blessure et d’en restaurer la fonctionnalité [1]».
Les processus de cicatrisation
Il existe deux types de processus différents :
- Cicatrisation primaire : se met en place face à une altération tissulaire minime
- Cicatrisation secondaire : se met en place face quand les berges de la plaie ne peuvent pas être mis en apposition.
Ils se déroule selon trois phases quelque soit le type de processus :
1/ Vasculaire et inflammatoire
- remplissage de la brèche par des caillots de sang et des débris cellulaires.
- migration de phagocytes pour ôter les débris cellulaires et le caillot. Ils stimulent l’activité des fibroblastes.
- ces fibroblastes sécrètent des fibres de collagène pour relier les tissus de la brèche.
2/ Prolifération ou réparation tissulaire
- prolifération de cellules épithéliales pour permettre à l’épiderme de retrouver son épaisseur. Le caillot formé au départ se retrouve à la surface, il correspond à la croûte qui tombe spontanément au bout de quelques jours.
- développement du tissu de granulation vers la surface qui fabrique des bourgeons capillaires ainsi que des nouveaux phagocytes et des fibroblastes dans le caillot. La plaie est ainsi vascularisée. les phagocytes continuent d’enlever le caillot et les bactéries, les fibroblastes sécrètent toujours des fibres de collagène.
3/ Maturation :
- remplacement du tissu cicatriciel fibreux par le tissu de granulation.
- réarrangement des fibres de collagène, ce qui augmente la solidité de la plaie.
- vascularisation de la plaie diminue et devient une mince ligne au bout de quelques mois;
Les Facteurs influençant la cicatrisation
- état de santé général de l’individu
- état nutritionnel
- état de vascularisation : permet d’apporter les nutriments et l’oxygène mais également d’enlever les déchets, les microbes ou autres contaminants. Le tabac et le diabète altèrent la micro-circulation.
- vieillissement : ralentit les phases de la cicatrisation
- obésité : augmente l’épaisseur des tissus adipeux et le tension de la plaie
- stress : augmente le taux de cortisol qui diminue le nombre de lymphocytes
Quelques complications possibles :
- adhérence : tissu fibreux qui se fixe sur les tissus adjacents et pouvant limiter les mouvements.
- infection : contamination microbienne sous forme de pus. Il est formé de phagocytes et cellules mortes, de débris cellulaire, de fibrine, d’exsudat inflammatoire et de microbes. Il peut se trouver sous forme de furoncle, d’abcès.
- hypertrophie de la cicatrice : due à une prolifération excessive du tissu de granulation.
A bientôt pour le deuxième épisode: Les plantes de la cicatrisation !
Par Laurène Vallet, étudiante à l'Ecole Bretonne d'Herboristerie, en stage chez Herbéo
[1] Plaies et cicatrisations, de Sylvie Meanne, éditions Masson, Paris, 2005.